Décidément, si on lui avait dit ce qu'elle vivrait en trois jours su cette fichue île perdue, Charlotte ne l'aurait jamais cru.
En 72H, elle avait récupéré son affreux starter et capturé plusieurs pokémons : Sovkipou, Manglouton, Otaquin, Togedemaru, Rocabot, Tritox... Quelle histoire ! Elle se demandait bien ce qui risquait encore de lui tomber sous le nez.

Dans sa suite royale, elle était encore allongée sur son lit, en pyjama de satin. Ses pokéballs étaient les unes à côté des autres, posées sur des supports de cristal qu'elle avait acheté dans la boutique de l'hôtel. A l'avant : Scalpion, Sovkipou, Rocabot et Tritox. Cachés derrière : les autres horreurs.
Ces histoires de safaris sur cette île étaient intenses, mais Charlotte ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de fierté. Elle avait fait du beau boulot en très peu de temps. Si elle continuait comme ça, elle pourrait facilement dégager son père avec un bon coup de pied au cul.

Après avoir mangé son petit déjeuner livré au lit, Charlotte s'était habillée de l'une de ses tenues préférées pour sortir faire du shopping. Non, pas de relaxation aujourd'hui, elle avait une garde robe à refaire pour s'adapter aux différents climats de l'île. On ne sait jamais, elle pourrait bien devoir se rendre un jour ou l'autre dans les monts enneigés. Tiens, peut-être qu'elle pourrait profiter de la zone pour faire un peu de ski ?

Avec l'immense portail d'ouvert, tout le monde était à la chasse aux pokémons, si bien que les rues commerçantes de la station balnéaires étaient pour le moins désertes. Dommage, trop peu de gens pourraient admirer la Diva se pavaner sur les pavés. Ils le regretteront.

Ah bah tiens ! Alors qu'elle avait le ski en tête, elle tombait justement face à une boutique d'articles sportifs. Bien que ce ne soit pas l'endroit idéal avec la chaleur du sud, peut-être qu'il y aurait quelques fringues d'hiver ou même un catalogue ?


Après quelques minutes (deux heures en vérité), Charlotte ressortie du magasin avec trois sacs en main. Débardeurs, brassières, leggings, veste à capuche, chaussettes sportives, ... elle avait dévalisée une bonne partie des articles intéressants mais pas de combinaison de ski en vue...

En sortant de la boutique, elle posa ses sacs et prit son téléphone. Elle n'allait tout de même pas porter ses affaires elle-même !

- J'aimerai un valet ou deux pour porter mes courses. Ah et ramenez moi Zen et Bushi en plus de quelques pokéballs. Magnez-vous.


Elle raccrocha avec l'hôtel et patienta. Elle leur offrait cinq minutes. S'ils prenaient plus de temps, ils entendraient parler d'elle !

le Dodoala qui passait par là déconcentra Charlotte de son compte à rebours. Ceci dit, deux valets arrivèrent suffisamment rapidement pour ne pas qu'elle ait à se plaindre. Sans doute la réputation de la diva commençait déjà à se savoir dans les locaux.

- Bien. J'ai failli attendre. Tenez.

Elle refila tout son barda et en profita pour récupérer les affaires qu'elle avait demandé.

- Aller, continuons. J'ai encore besoin de faire quelques boutiques.

De son sac à main, elle récupéra une paire de lunettes de soleil qu'elle posa sur sa tête, avant de les faire glisser sur son nez d'un geste net. Le jeu du shopping était lancé.
 

Alors qu'elle se remettait en route, Charlotte aperçu une Plumeline du coin de l'œil. Celle-ci était paisiblement posée au bord d'une fontaine, occupée à regardé les reflets de l'eau. On aurait pu en faire un tableau. Contrairement à ses congénères, Karly lui trouva une beauté intéressante. Il fallait qu'elle lui appartiennent.

Elle s'approcha et la toisa de haut, les poings posés sur les hanches, sans dire un mot.

Dans la sacoche que venait de lui ramener les deux larbins de l'hôtel, elle saisit une de ses nombreuses pokéball qu'elle lança posément sur le pokémon sans prévenir.

Elle espérait franchement ne pas avoir à trop faire d'effort pour se procurer ce pokémon, en compensation de tous les Plumeline qui lui avaient cassé les pieds jusqu'à maintenant !
 

Comme si elle possédait un don de préscience, la Plumeline se débarrassa de la ball d'un simple coup d'aile, sans même lever la tête. Ou bien serait-ce les reflets de l'eau ?

Karly fronça le nez. Elle n'aimait pas qu'on lui résiste, cependant, elle nota sans peine l'élégance du geste du pokémon. Il ne fallait vraiment pas qu'elle passe à côté. Cet oiseau était un oiseau rare, elle le sentait.

Ni une ni deux, elle reprit une pokéball et rententa sa chance.

- J'ai pas dit mon dernier mot ma belle.
 

La pokébll toucha finalement l'animal pour le faire entrer en son sein. Après quelques secondes, plus d'agitation. Le pokémon était capturé. Satisfaite, Charlotte alla récupérer son bien qu'elle fourra avec ses autres balls occupées.

- Voilà une bonne chose de faite. Toi et moi, on fera connaissance plus tard.

Elle se retourna et reprit, encore, son chemin. Cette fois-ci elle se dirigeait vers un magasin de cosmétiques. Ce n'est pas parce qu'elle était dorénavant sur une pile perdue qu'elle devait ressembler à une gueuse de la plèbe.

D'ailleurs, plus elle avançait, plus elle trouvait les rues vides et dénuées d'intérêts. Où était donc passée la populace habituelle ? Y avait-il en cours un évènement dont elle n'avait pas connaissance ?

Peu importe, le magasin qu'elle convoitait venait d'apparaitre sous ses yeux. Plus que quelques mètres et elle pourrait se faire plaisir avec les marchandises beautés de la région.

Elle touchait au but quand un manglouton couru devant elle en prenant la poudre d'escampette. Agacée de ce genre de pokémon moche et inutile, elle prit grand soin de profiter de son passage pour lui foutre un coup de pied et l'envoyer un peu plus loin. Rien de trop violent, mais pour le plaisir quand même. Il parait que la gratuité ne fait de mal à personne. La preuve en est ! Shooter dans un pokémon n'est pas désagréable et c'est gratuit.

Avec elle petit sourire en coin de satisfaction, Karly inspira profondément de bonheur et entra dans la boutique de cosmétique.

Charlotte remarqua un Araqua figé dans le magasin. C'est quoi ça ? Comment un Pokémon peut-il se permettre d'être dans un magasin de maquillage ? Pourquoi n'y a-t-il pas de sécurité ici ?

L'araqua, trop surpris et choqué, n'eut aucune réaction quand Charlotte le saisit par une patte pour le jeter dehors. Berk. Ce pokémon la dégoutait.

- Dehors !


Ecœurée, elle chercha vite un désinfectant ou autre chose pour se laver les mains.

- Que quelqu'un fasse quelque chose ! Nom d'un mort, pourquoi personne se bouge le cul ici ? OH ! BOUGEZ-VOUS ! QUI LAISSE DES POKEMONS SAUVAGES DANS SON MAGASIN ? OU EST LE RESPONSABLE ?

Ca y est, le dragon venait de se réveiller. Les dents serrées, les sourcils froncés, son visage laissait apparaitre toute sa colère et son agacement. Elle n'était pas venue là pour ça ! Etait-ce trop demandé de faire du shopping tranquillement  ? Enervée au possible, elle quitta le magasin en claquant la porte si fort que la vitre se fendit.

Puisque les pokémons avaient l'air de lui courir après, elle allait leur donner ce qu'ils cherchaient !

- V'nez là, que j'vous crève !

- Ah, bah voilà.

Ce Quartermac était énorme. Il avait beau être imposant et en colère, Charlotte n'était pas pour autant impressionnée. Elle farfouilla dans son sac pour en sortir un pokémon. Elle se demandait bien lequel elle allait choisir. Pourquoi pas sa dernière trouvaille ?

- Tritox, sors de là.

Apparu alors la dernière créature capturée par Charlotte. Une Tritox femelle, aussi perfide que son apparence laissait imaginer. Son regard malin prêt à combattre plaisait à sa maîtresse. Le pokémon se léchait les babines et regardait son adversaire colossal. Face à lui, elle n'avait l'air de rien, pourtant, elle n'avait pas l'air inquiète. Karly non plus.

- Lance Purédpois et enchaine avec Gaz Toxik.

Obéissante, elle s'excuta. L'attaque toucha le Quartermac qui se mit à tousser et tenter de se protéger des gazs qui l'entouraient.

- Crochet Venin, Tritox.

Pendant que le géant avait la tête dans le brouillard, Tritox galopa à vive allure jusqu'à sa cible et la pordit à pleine gueule.

Avec ses trois attaques, le macaque n'avait aucune chance de ne pas succomber au poison. D'ailleurs, il s'effondra rapidement après la dernière attaque.

- Bien, allons-nous en.

Charlotte se pencha vers son lézard et tendit le bras pour lui proposer de grimper. Sans se faire prier, la Tritox fila jusqu'à l'épaule de sa maîtresse et lui fit un sourire.

- Bonne fille.