J’arrive dans une heure avec le souper

Un texto que je ne croyais jamais envoyer, pas à toi en tout cas. Mais depuis la capture de Bandol, ce dernier fait des siennes… sauf quand ton propre Ratentif est là. Alors pour essayer de lui faire plaisir, j’ai utilisé ta carte de policier et j’ai appelé -bon, c’était pas ta ligne personnelle, mais le message s’est rendu. Une Pokédate, si on veut, à ton appartement, pour que nos deux pokémons puissent profiter de la présence l’un de l’autre. Et puis ça ne fait pas de mal que tu aies un Mentali – je sais pas si c’était un Evoli quand tu l’as adopté, au fond, mais j’aurais bien besoin d’aider pour comprendre cette lignée de pokémons, puisque j’ai un tout nouveau bébé avec moi. La plus douce de toute les Evoli, je lui ai fait faire tous ses vaccins et il me fait plaisir de la dorloter (elle est pire que Merlot, je croyais pas ça possible). T’es peut-être pas le plus commode des gars, mais semblerait que quand il est question de tes pokémons, tu sois un peu moins inflexible, et je peux pas dire que je n’apprécie pas ça, chez quelqu’un.

Alors je trouve ton adresse (tes indications étaient claires, au moins) et je toque à la porte, ce qui est plutôt difficile parce que Sangria, mon Evoli, dort dans mes bras (elle est trop petite pour faire de grandes distances) et Merlot aussi, pour la peine, parce qu’elle fait sa jalouse et que je ne peux pas lui en vouloir. Quoiqu’il arrive, un nouveau bébé ne veut pas dire qu’elle est moins la mienne. Alors ça me dérange pas d’accepter ses petites crises de jalousie, tant qu’elle reste cordiale avec le nouveau bébé. « Hey » dis-je simplement, retirant maladroitement mes lunettes de soleil comme ça se fait pas d’en porter chez les gens, et puis je rentre san plus de cérémonie; « Le souper est dans le sac » dis-je en bougeant mon coude valide pour t’indiquer que tu pouvais le prendre.

« Bon, tout le monde par terre » que je dis avec fermeté, parce que quand même, elles allaient pas rester dans mes bras toute la soirée non plus. « Passé une bonne journée? » dis-je un peu platement en me penchant doucement pour poser les deux pokémons par terre. Merlot reste à mes côtés, polie, mais L’Evoli, elle, se réveille d’un coup et part tout de suite à la recherche de tes pokémons – surement parce qu'elle a senti Pumpkin, que je me dis. « Bandol est dans sa pokéball » que je dis en me relevant, puis; « Je retire mes chaussures? »

« Alors- » dis-je, un petit sourire sur les lèvres que je tente de cacher sans y arriver, vu comme je me trouve comique; « spécifiquement, tu voulais pas en faire un truc et manger ensemble. Alors j’ai déjà pris mon repas, moi, avant de venir. La nourriture est pour toi, je me suis dit qu'avec ton boulot, tu devais pas toujours avoir le temps ou l’envie de cuisiner. Un repas fait maison de prêt, je me suis dit que ça ferait plaisir. Tu le manges quand tu veux; ce soir, demain, jamais. C’est toi qui vois. Moi j’ai fait ma part » ouais; je joue sur les mots et à vrai dire moi il m’aurait fait plaisir de partager le repas, mais je comprends ta réticence face aux inconnus. T’es un flic, après tout, tu dois en voir des vertes et des pas mûres, comme on dit. Puis moi je suis pas une référence, en tant que retraité qui a voyagé seul ici, je meurs d’envie de faire des connaissances.

« Bien, bien. Ça fait du bien d’être de retour au froid, en fait. Je viens d’un village un peu semblable à la station, à vrai dire, alors c’est plutôt nostalgique » est-ce que j’en dis trop sur mon passé, là? Je me dis que des villages enneigés, il y en a partout, sur tous les continents, alors c’est pas un grand affront que de le dire au passage. Puis c’est vrai que mon village natal me manque parfois, quoique les gens… eux, je ne m’en ennuis pas. « De l’eau, merci » dis-je simplement, me penchant pour retirer mes chaussures (pas évident de faire ça avec un seul bas, je vous le dis, mais j’ai un truc spécial pour mes lacets, comme ça j’ai pas réellement besoin de tout détacher et rattacher) et puis retirant également mon manteau d’hiver; je capte une porte qui doit être celle d’un garde-robe, je l’ouvre, et puis je range mon manteau à l’intérieur, le plus poliment et promptement possible.

« Tu viens d’emménager? » que je demande, observant les murs blancs et sans décoration. Ça, ou alors c'était un choix conscient, je sais pas. Je suis peut-être pas le plus fort sur la déco, non plus, mais c’est bien quand un endroit reflète la personnalité de la personne qui vit dedans. Puis tu as dit que ton transfert vers la police de Safari était assez récent, donc au final, c’était pas con comme question. Je pose mes yeux sur ma Evoli qui se fait lécher le sommet de la tête, et elle produit de petits ronronnements heureux, s’assoyant sagement pour laisser l’espace que le Mentali avait besoin pour continuer sa toilette. « Eh bah, y’en a qui se font des amis rapidement » dis-je, un peu tendrement, en les regardant aller. « Sangria vient tout juste de naitre » dis-je, puisque tu ne devais pas le savoir. « C’est cool qu’il puisse avoir un grand frère, en quelque sorte. J’espère que ça t’embêtes pas trop, mais je me dis que ça sera bon pour son éducation, de voir comment un Mentali se comporte. Mais pour le moment elle est douce et coopérative » je suis chanceux sur ce coup, en quelque sorte.

« Bon, allez, ce pour quoi on est venu » dis-je dans un soupir, et je glisse la main à ma ceinture pour en retirer la pokéball de Bandol et le laisser hors de sa pokémon. Dès les premiers instants, il produit un sifflement assez aigu et agressif, mais c’est ton pokémon, Chickpea, qui s’approche de lui pour lui faire un câlin, et aussitôt, il se calme. Pas même un regard vers nous, les deux pokémons disparaissent de notre vue pour aller jouer. « Avec un peu de chance, il détruira rien » dis-je, soupirant profondément. « Si y’a des dégâts, hésite pas à le dire, je m’arrangerai pour te repayer les frais de réparation. Je roule pas sur l’or, mais c’est la moindre des choses »

Et puis j’hésite; nos pokémons semblent bien s’entendre, même que Merlot est allée directement trouver le canapé et est en train de tenter de grimper dessus (avec très peu de succès) « Les pokémons ont le droit d’aller sur le canapé, chez toi? » que je demande prudemment en me dirigeant vers elle pour l’aider. « Merci encore de nous laisser venir, hein, Arès » dis-je en me posant sur le canapé et mettant Merlot sur mes genoux. « Tu peux- enfin, j’ai mon téléphone, alors fait tes trucs que t’as à faire comme si j’étais pas là » dis-je, m’occupant plutôt pour le moment de caresser ma petite Keunotor.

« En effet » dis-je simplement; c’est vrai que je n’étais obligé de rien, mais.. « ça me fait plaisir, par contre » et un petit sourire coquin sur les lèvres parce que je me sens un peu fier de mes actions. C’est difficile à expliquer – c’est moins de se sentir moralement supérieur, mais plus de sentir une douce chaleur à l’intérieur de soi alors qu’on réalise au fond qu’on peut être doux et rendre le monde un peu meilleur, à sa manière. Moi, je passe par la bouffe pour passer le message, ma cuisine parle mieux que moi de mes sentiments ou intentions. « Non mais t’inquiètes » dis-je en me retenant de ne pas tapoter ton épaule -t’avais l’air du genre de type qui n’apprécierait pas ce contact subit, et je souhaite respecter ça. « Je suis sûr qu’à force d’habiter ici, tu vas collecter de plus en plus de trucs à accrocher aux murs. C’est un peu un des aléas de la vie, on finit par crouler sous la merde qu’on collecte. Enfin- » haussement d’épaules désinvolte, j’ajoute; « c'est juste que quand on fait un nouveau départ, on recommence le processus avec un peu de recul. Enfin c’est mon cas, j’ai pas déménagé tout mon appartement jusqu’ici. Que l’essentiel, et encore. » puis je tique un peu; réalisant que plus je parlais, plus j’invitais le processus de questionnement qui pourrait mener vers des réponses que je ne peux pas donner, alors je change très légèrement de sujet; « Mais Safari est un bon endroit pour ça. Je suis content d’y passer les premiers mois de ma retraite! Qui sait, je trouverai peut-être une raison de m’y installer définitivement » surtout si y’a un incitatif de romance que je me dis pour moi-même. Mais pour le moment, ce n'est pas – enfin ce n’est pas comme ça que je te vois, ni la raison de ma présence aujourd’hui, ne te trompe pas.

« Ça leur fera du bien à tout les deux » dis-je doucement, les couvant du regard. Ils se reniflent d’abord, mais il ne faut pas beaucoup de temps avant que Sangria ne se frotte contre le Mentali pour exprimer son affection. Vraiment, les pokémons aiment suivre leur instinct pour ce genre de chose. Et étonnement, ils ont rarement tort, en plus. « Ah, j’aimerais être un pokémon » dis-je dans un soupir bienheureux; « t’sais, pour arriver à faire de la vibe check à tout le monde » petit rire doux qui m’échappe, je me sert un verre d’eau à l’aide de la carafe que tu as apporté jusqu’ici. « Merci » dis-je en l’appuyant d’un mouvement de la tête; « Ouais, ils semblent l’être. C’est sûrement pour ça qu’ils sont aussi populaires auprès des enfants et des jeunes familles, en général. Enfin, ils ont une bonne bouille aussi, alors… » et une trace de tracas vient sur mon visage; et si… et si quelqu’un tente de kidnapper Sangria? Je me dis que ce serait pas le cas ici, sur l’île, mais vaut mieux être prudent en règle générale.

« Oh, c’est une vachement bonne idée, la marche. Faudrait que je fasse ça pour Merlot, disons qu’elle n'a pas l’agilité nécessaire pour sauter sur le canapé d’elle-même. Mais bon, elle aime tellement qu’on la prenne et qu’on la chouchoute que…. Possiblement elle ne prendrait pas la peine de l’utiliser » je ris un peu – elle est un peu grasse, ma Keunotor, mais je l’aime d’amour, même avec son petit caractère de bébé gâté. Au moins elle n’a pas de mauvais penchants, de caprices ou de jalousie. Pour elle, plus de pokémons dans ma vie signifie surtout plus d’amis pour elle. J’observe la tasse de café avec des Togepi avec un petit sourire enjôleur – comme c’est mignon… et je me prends à t’imaginer comme ça; un peu gaga pour les bébés pokémons, malgré tes airs un peu rudes. Les gens, je le sais, savent surprendre. En tout cas ce n’est pas moi qui ferai un commentaire ou m’y attarderai, sachant que ce genre de chose, tu le vis dans l’intimité de ton appartement et que tu n’as pas besoin du regard ‘un parfait inconnu sur la question, que ce soit de manière positive ou non.

« Merci de m’accepter chez toi » dis-je après un long moment de silence, qu’on passe à regarder les pokémons. Je viens m’installer sur le canapé, et aussitôt, je me fais envahir; d’abord par ma Keunotor qui, évidemment, veut venir sur mes genoux (tant pis pour l’ami qu'elle s’était fait au passage), et puis Sangria, ma Evoli, qui grimpe la marche en évitant le Posipi, et puis Pumpkin, ton Mentali, qui vient moins pour me coller moi et plus le bébé Evoli qu’il semblait avoir adopté, mais quand même, le canapé se remplit vite, avec le Posipi qui vient de se réveiller aussi et vient voir ce qui se passe dans le coin. Et moi – je ris un peu, l'air de me sentir dépassé par les choses, mais mon sourire et mon regard pétillant en disent long sur le fait que je suis au plus heureux de ma vie. « Oh, laissez de la place pour Arès, quand même » dis-je; et la résultante, c’est qu’on me grimpa encore plus dessus « pour faire de la place »…

« Je crois que… » je viens m’ébouriffer les cheveux de ma main valide, l’air de réfléchir sérieusement à la chose; « Perso, ça fait… vraiment longtemps que je suis pas en position où je peux amasser des trucs et rénover un appartement à mon goût » je claque de la langue en y repensant; c’était certainement pas dans mon logement de « fonction » avec la team rocket que je pouvais réellement me laisser aller sur la déco, surtout qu’on bougeait beaucoup à Johto. « Alors peut-être que ma perspective est différente. Au fond, faudrait que je me sorte la tête du cul, que je me trouve un appartement au lieu de loger dans des auberges ou des logements de villégiature. Ça me ferait du bien. Mais si tu préfères vivre comme ça, alors c’est cool aussi, tant que t’es confortable. Même si… » et je t’offre une petite œillade de côté, comme incertain – et puis un haussement d’épaule alors que je ne finis pas cette pensée. Au fond on ne se connait pas, et t’as pas à subir mon envie d’offrir des trucs faits à la main aux gens. Comme si de m’insérer comme ça dans la vie des autres rendait la mienne plus tangible, moi le touriste de passage.

Pour combien de temps encore?

J’hoche de la tête; c’est vrai que la plupart des pokémons sont innocents, un peu bons vivants, aussi. Enfin, la plupart, parce que quand je regarde Bandol… c'est une vraie petite terreur, lui. Et si dans mon passé je l’aurais simplement dressé sans m’en faire, aujourd’hui mes réticences sont toutes autres. « Oh. Mes pokémons et moi, la faignasse on connait » dis-je en riant, peut-être un peu trop vivement, peut-être un peu trop fort; « C’est cool que Pumpkin t’aide au travail, généralement on voit plus des Caninos, mais y’a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas. Les Ratentif doivent avoir de sérieuses compétences pour trouver des filous, vu leurs yeux. » puis mon regard se tourne vers Yam et le Fouinette, et il ne passe pas inaperçu que - « Ton Fouinette n’a pas de nom? » je suis jaloux, c’est vrai; j’adore ce pokémon, long et plein de poils, qui doit faire un partenaire de sieste idéal. « Et je comprends, t’inquiète, avec Merlot et Sangria, disons que j’ai les mains pleine. Si je les surveille pas. Elles se font kidnapper, c’est sûr »

Et la dite Sangria, qui voit ton Mentali grimper sur tes genoux, et qui semble s’en être entiché instantanément, tente de se faire également un chemin vers tes cuisses pour se rouler en boule contre vous deux. C’est mignon – je suis presque pas jaloux, mais avec Merlot, j’ai les mains pleines de toute manière. Mais t’es assis sur le canapé – à l’autre bout – et ça me donne un petit instant d’anxiété passager. Parce que je me doute bien que tu préfèrerais faire tes trucs d’après boulot que de t’occuper de moi. « Oh, tu sais, enfin, je sais que t’as accepté qu’on se voit surtout pour nos pokémons, tes pas obligé de déroger de ta routine pour moi. Tu dois être fatigué, et avoir de la visite, c’est fatiguant, tout le monde le sait. Si tu préfères, je me mets sur mon téléphone et je te laisse tranquille »

Mais alors même que je parle de tranquillité, y’a les deux terreurs qui s’infiltrent dans mon manteau et qui en revirent les poches; en sortant d’abord un paquet de friandise qui se fait investir et dévorer (papiers déchirés au sol comme seule preuve), et puis mes fameuses lunettes de soleil qui se font voler, et, comble de malheur, le seul qui s’en rend compte c’est Bandol, mon Ratentif, qui décide lui de terminer le travail et de fouiller dans les poches restantes de mon manteau. Il trouva évidemment mon briquet de métal, ainsi que mes clopes qu’il se mis à mâcher avec curiosité – attirant surement vers lui l’attention de ton propre Ratentif.

Je ris – et pour une fois, mon rire n’emplit pas l’espace, tout simplement parce que je suis un peu gêné de devoir répondre à ta question. Mon regard te fuis un peu, mais je me dis qu’au fond, si tu es du genre à juger un homme par ses passe-temps (qui ne font de mal à personne, j'entends), alors je préfère le savoir tout de suite. « Je suis adepte de tricot et confections en tout genre. Je me disais simplement que ton canapé pourrait profiter d’une jetée. » De ma main valide, je viens frotter ma nuque; un petit fard sur les joues, quand même, et malheureusement, cette fois, je ne peux pas me cacher derrière mes lunettes de fumés pour passer pour plus stoïque que je ne le suis.

Heureusement, tu changes rapidement de sujet.

« Tu crois que Pumpkin se laisserait convaincre de faire quelque chose qu’il ne veut pas faire? » mon ton n’est pas accusateur, il n’est pas rhétorique; je te regarde bien franchement, parce qu’au fond je ne connais pas du tout ton pokémon. Certains se laisseraient faire même s’ils n’ont pas envie, d’autres feraient des crises à tout bout de champ, et même certains refuseraient d’écouter et d’apprendre. J’ai d’avis que les pokémons ont leur petit caractère, et qu’il est difficile de les obliger à faire quelque chose qui est contre leur nature… à moins, bien sûr, de les manipuler, d’une manière ou d’une autre. Mais t’as pas l’air du genre de mec qui (pardon) frappe ses pokémons ou les prive de gouter s’ils font n’importe quoi. Peut-être qu’à la limite tu pourrais acheter le bon vouloir de tes pokémons avec des friandises, mais pour quelque chose comme l’école de police…

« En vrai, je trouve ça vraiment cool que vous ailliez pu faire l’école ensemble. Je suis sûr que c’était un bon motivateur, non? » Encore une question – pas plus de jugement dans l’air. Et la vérité c’est que je suis un peu jaloux, je… « C’est drôle, quand j’étais jeune – et j’entends par là ma début vingtaine – je rêvais de devenir policier. Au final la vie m’a menée à autre chose, mais… ahah, enfin, j’imagine que t’as pas vraiment envie de m’entendre radoter sur ma vie » je grimace légèrement; « Ça me fait sonner comme un petit vieux » et le sous-entendu c’est que je n’aime pas ça; à cinquante-neuf ans, j’aime encore me croire jeune, athlétique, et puis quoi encore. Déjà, je suis très chanceux que la génétique m’ait donné peu de cheveux blancs…

« Je crois que c’est encore mieux quand ils n’ont pas besoin de nous » curieuse entrée à la matière, n’est-ce pas? « Pour moi ça veut dire qu’ils font le choix d’être avec nous chaque jour de leur vie. C’est pas banal, ça » Et puis tu ris; pas de moi, mais de ce que tu dis. C'est un peu triste, comme rire, mais ça tire les traits de ton visage en quelque chose d’heureux qui me plait pour toi. Je suis pas du genre à sourire beaucoup, moi non plus, alors je juge pas et j’estime pas que tu devrais sourire plus – je trouve juste que le rire te va bien. Je ne te ferai pas de commentaire… mais t’es mignon, voilà tout.

« Topi? » dis-je, ma tête se penchant légèrement sur le côté alors que je réfléchis. « Topi, comme dans Topinambour? » et puis j’avise; « Ah, c’est que t’as donné des noms de légumes à tous tes pokémons, alors je me suis dit… peut-être que je me trompe? » une question dans la voix, je regarde la Fouinette avec un petit sourire; « T’as de la chance, j’adorerais avoir une Fouinette! Ce sont des pokémons très familiaux, et en plus, son évolution c’est une nouille poilue. Ça doit être génial pour la sieste » de l’émerveillement dans la voix, mais je viens caresser de la main ma Keunotor; elle aussi est parfaite pour la sieste! Enfin – tous mes pokémons le sont… sauf Bandol. Mais bon, ça…

Et puis tu souris en regardant ton Mentali et – peut-être un battement de cœur qui dérate, et cette pensée intrusive que me dis tu vois bien, il est mignon, et moi je tente de me calmer un peu; je suis pas là pour flirter, et je crois que si j’essayais, tu n’apprécierais guerre. La petite Evoli sur tes genoux accepte tes gratouilles et produit de petits roucoulements heureux, se callant bien contre ton Mentali pour pouvoir profiter de vous deux. « Elle adore les gratouilles et les papouilles » que je te glisse, comme devinant que tu te retenais pour ne pas trop envahir l’espace du petit pokémon. Peut-être que c’était parce qu’elle était avec moi depuis sa naissance, mais elle adorait se faire manipuler. Je me demande, d’ailleurs, si elle sera toujours comme ça en évoluant.

« D’accord » dis-je simplement – mais un petit coin de mes lèvres sa relève dans un demi-sourire satisfait, et la vérité c’est que je suis heureux que tu choisisses de passer du temps avec moi (nous), même si la raison c'est que t’as rien d’autre de particulier à faire. C’est comme une victoire – comme la confirmation que je t’embêtes pas (trop). Tu commences à brosser ton Mentali et je te dis; « Oh, tu vas faire une jalouse » et Sangria, ma petite Evoli, se met à regarder la brosse comme si c’était un jouet; utilise ses papattes pour l’attraper comme pour lui faire un câlin, et mordille un peu le plastique de la brosse. « Je peux… » hésitation marquée, parce que je ne sais pas si ça t’embêtes ou non. « … lui dire d’arrêter. Enfin tu peux aussi. Faut que je lui apprennes à patienter, je crois »

Mais nous n’avons guerre le temps de nous attarder sur Sangria et son envie de se faire brosser (par un parfait inconnu qui plus est), parce qu’on entend le bruit d’un pokémon qui recrache quelque chose (une de mes cigarettes) et puis ton Posipi arrive avec mes lunettes de soleil sur le nez. T’essais de l’attraper et, évidemment, il fuit. Moi, je ris, un rire qui tonne et coule et emplis l'espace de joie débordante. « Oh, ça te va bien Yam. Un vrai truand » et puis oups – peut-être que je devrais pas l’encourager, mais bon, là il est trop tard. Tu te lèves au plus grand malheur de Sangria (et, j’assume, ton Mentali), qui n’ont d’autre choix que de bondir au sol et d’aller se réfugier dans un fauteuil pour faire leur toilette. « As-tu besoin d’aide? » que je dis, avisant d’une œillade le poids mort que représentait Merlot sur mes genoux. En vérité, il n’était pas si grave que ton Posipi ait mes lunettes, je suppose, tant qu’il ne les brise pas.

« À la remise de diplomes, carrément? » sifflais-je, un regard un mi-admiratif, mi-surpris se posant sur la petite bête. « Après… je sais pas si c’est vraiment un hasard. Les pokémons sont mystérieux, parfois, ça ne m’étonneraitp pas qu’il y ait un lien. Les Evoli évoluent en Mentali quand ils dévellopent un lien d’amitié important avec leur dresseur. Du coup, peut-être que de recevoir ce diplôme, ça a approfondit votre lien, tu vois? » j’parle comme si j’savais de quoi j’parlais, mais au fond ce ne sont que des tentatives de comprendre le monde qui nous entoure. Je ne suis en rien un spécialiste des pokémons, après tout, mais en cinquante-neuf ans d’existence, on apprendre des trucs ici et là, hein!

« Est-ce que c’est… mal? Si j’ai un peu une idée de ce en quoi j’ai envie de la voir évoluer. Enfin, je vais lui laisser faire son choix, mais voilà, je- je sais pas comment le dire, c’est un peu honteux au fond d’espérer. Comme ces parents qui préfèrent un genre pour leur premier né qu’un autre, tu vois? » Je m’arrête de parler. Au fond peut-être que tu me jugeras; je le mériterais certainement. Mais j’oscille entre mon enive de la voir évoluer en une Pyroli toute touffue et mon envie de la voir devenir sa propre personne, avec sa propre personnalité. Je n’ai pas eu d’enfants, moi, dans ma vie, donc je ne sais pas ce que c’est que de voir quelqu’un de proche suivre son propre chemin de cette manière.

« Oh, c’est gentil » dis-je simplement, m’étirant légèreemnt avant de me replacer sur ton canapé; « Je ne saurait par où commencer. Le poster du film de ma vie, je sais pas trop à quoi il ressemblerait. Peut-être que c’est un film d’horreur qui focus sur la perte de mon bras et le fait que j’aie frôler la mort, c’est pas banal. Ou alors peut-être qu’il mettrait de l’avant toutes ces personnes qui ont crûes en moi, que j’ai laissé derrière. Trahis, en quelque sortes. En tout cas, ce que je sais, c’est que le meilleur est devant moi » je souris, une touche de confiance aveugle dans mon regard eux yeux chocolat.

« Oh, je suis assez d’accord, les légumes font des surnoms mignons. Moi c’est pas un secret, en ce moment je suis plutôt sur des noms de sépages. Dur de pas passer pour un alcolo, mais tant pis » je ris; un rire qui projette un peu, débridé et sans apologie. Je le calme rapidement, toutefois, me rendant compte que notre proximité pourrait rendre le son désagréable pour toi. Qu’on ne vienne pas dire que je ne me soucis pas des autres, hein!

« Je garde le secret, alors. Enfin, plutôt, je n’en dirai pas plus sur le sujet que ce que je l’ai déjà fait. Mais l’évolution de la fouinette, c’est une de espèces de pokémon que je préfère. Je peux pas trop expliquer pourquoi, c’est comme ça. Hâte que tu voies à quoi ta Fouinette ressemblera » que j’ajoute plus délicatement – après tout si tu ne savais pas déjà, c’était sûrement que tu voulais la surprise… en fait avec tout ça, je me rend compte que tu sembles assez désintéressé par rapport aux évolutions de tes pokémons. Comme pour ta Fouinette, y’avait aussi ton Mentali que tu n’avais pas particulièrement entrainé dans un but précis.

Heureusement, avec tout ça, alors que je me lève pour venir t’aider à attraper le Posipi fautif, c’est au final Pumpkin qui nous sauve la mise avec un petit coup de pouvoirs psyhiques. Je m’approche, tendant la main pour que tu y mettes les lunettes alors que tu observes ton Posipi pour t’assurer que tout va bien après ce petit coup de frayeur. Moi, je glisse les lunettes au bord du col de mon haut, une vieille habitude que j’avais depuis aussi longtemps que je pouvais me souvenir. « J’ai dû mal ranger mon manteau » que j’observe, me rendant vers ton placard pour ramasser le vêtement qui était au sol, le ramassant pour le ranger.

Ma petite Evoli, se méprenant sur la nature de mon geste, se dresse sur ses pattes pour me regarder, ses oreilles tendues vers l’arrière alors qu’elle pleure faiblement. « Mais non, Sangria » dis-je en revenant vers le canapé; « Ne pleure pas, nous ne partons pas tout de suite » et je viens la gratouiller entre les oreilles, ce qui semble l’apaiser au moins pour le moment. « Mais faudra bien partir avant qu’Arès tombe de fatigue, par contre » que je lui dit un peu plus sévèrement – mais elle n’avait que faire de ce qui arrivera plus tard, au fond. Je soupire légèrement, mais c’est un sourire en coin qui s’étire à la commissure de mes lèvres.

« Vous devez avoir beaucoup de boulot dernièrement au poste avec la montée de la team, euh… Élo, c’est ça? » dis-je,remettant une Merlot passablement heureuse sur mes genoux. Elle reprend une forme de miche de pain, ses pattes disparaissant sous son corps duveteux.

Tu rigoles – n'est pas un doux son, au fond? Je me détents un peu, comme ayant la certitude qu’au fond tu t’habitues à ma présence. « Oh, un nœud papillon? Tu as des photos? » demandais-je tout naturellement, après tout n’est-ce pas normal dans la vie de s’échanger des photos mignonnes, marrantes, embarassantes de nos animaux? « J’avoue que Merlot adorerait probablement porter des accessoires. Enfin, elle ne bouge pas trop, alors elle ne risque pas de les arracher. Elle serait jolie avec un petit ruban rouge »  et puis j’hoche de la tête, un peu solennellement; « Oui, c’est sûr qu’au fond je l’aimerai peu importe. Je suis peut-être pas le plus expressif des mecs, ou le plus attentif… et au fond j’ai du mal avec les nouveaux pokémons, mais une fois habitué, je les aime beaucoup » bon, dit comme ça, ça fait pas très crédible, mais j’allais quand même pas mentir sur mes peurs.

Et même ces pokémons que j’ai, au fond, qui me sont plus difficiles à apprivoiser, comme Bandol, et bien, je m’arrage pour qu’ils sont le plus heureux possibles malgré tout. Je ne le sors pas de sa pokéball aussi souvent que je le devrais, mais organiser ces petites soirées rencontre entre lui et Chikpea sera sûrement bénéfique pour son comportement.

« Ah oui? » que j’fais simplement en t’écoutant dire quel genre de poster aurait ta vie. « Mais ça c’est c’que ta vie a été. Mais- si t’avais le choix, alors, ce serait quel genre de poster qu’on aurait pour le film de ta vie? Enfin – perso je dirait pas non pour un de ces chick flics un peu répétitifs, mais qui font du bien à l’âme. ‘fin les films d’actions, c’est un peu derrière moi, et- pardon, on s’en va dans un territoire de conversation assez bizarre, au fond » et c’est à mon tour de rigoler un peu. J’aime bien être bizarre comme ça, poser des questions un peu aléatoires, mais dont les réponses peuvent en dire long sur l’autre personne.

« C’est bien, je crois que ça donne un modèle positif à Sangria. ‘Fin pas qu’elle en ait de négatif, mais Merlot n’est pas la plus active des pokémons qui soit. Et les autres pokémons, je suis encore en train de tenter de les dresser, donc c’Est un peu chaud » disons qu’entre Bandol, mon Ratentif, et Chardonnay, mon Emolga, j’ai beaucoup de travail à faire. « ‘puis bon, ils sont juste mignons ensemble. Ça t’embête que je prenne des photos, au fait? » que je demande alors que j’avais tout naturellement sorti mon téléphone portable de la poche de mon pantalon. Après tout on était chez toi, p’t’être que y’avait des trucs que tu voulais garder privées, quoiqu’au fond ton appartement est tellement vide que bon… bonne chance pour l’identifier. Mais c’est une habitude qui me vient de mon passage dans la Team Roquet, au fond.

« Ouais, ‘sont bons pour se faufiler partout. Mais t’inquiètes, y’a pas d’mal » que je dis pour la forme – je crois pas que t’étais vraiment inquiet de quoi que ce soit, mais c’est bien de préciser, j’crois. Mais je passage (maladroitement, malencontreusement) à la Team Elo Roque, qui bien sûr est dans toutes les pensées, et je peut voir en temps réel combien tu t’es tendu vite.

Apparemment, c’était la chose à ne pas mentionner, hein. C’bien moi, ça.

« Ouais, j’imaigne » que je dis simplement, ne poussant pas la conversation plus que ce que j’ai déjà fait. J’imagine surtout que c’est parce que ça vous cause pas mal de boulot et que vous n’avez pas trop le droit d’en aprler, alors je préfère changer de sujet. « Je compte faire une excursion en montagne prochainement. Ce sera ma première dans la région, je serai accompagné cette fois, mais… toi, c’est quelque chose qui te plais, explorer la nature? Ou t’es l’genre de flic qui pense qu’à son travail? » j’hausse un sourcil amusé, parce qu’au fond t’en a un peu l’air quand même, on va pas se mentir. Mais je suis en train d’en apprendre plus sur toi, et j’espère que tu me surprendra, au fond.

« Oh, il a l’air vraiment- » la vérité c’est qu’il est adorable. La vérité, c’est aussi que j’hésite à qualifier d’adorable un pokémon adulte et bien accessoirisé. C’est comme si, sur le coup, ça allait sonner faux ou étrange entre mes lèvres. Ouais; à cinquante-neuf ans, j’ai encore du travail à faire sur mon machisme. Alors je conclus plutôt par : « fier » oui; parce que la fierté c’est plus masculin, je suppose, que l’adorabilité. Mais il est les deux tout à la fois, et une partie de moi se dit que tu le sais. Que ce ne serait pas grave de dire ces mots. Parfois je les dis sans même y penser, et parfois ils bloquent dans ma gorge et c’est comme ça. On ne se connait pas encore assez, je suppose.

« Je prendrai des photos, oui » j’ai pas vraiment de réseaux sociaux comme Instagram où je mets mes photos (quand on est à la protection des témoins, c’est de toute manière mieux d’avoir la plus petite empreinte digitale possible), ce qui veut dire que je t’enverrai tout ça directement sur ton téléphone. Au fond ça ne fait pas grande différence, sinon que ça a un côté plus personnel, à mon avis. Et avec toi, ça m’embête pas d’être proche et personnel, tu comprends?

« Je me moque pas » dis-je; pourtant malgré moi un large, trop large sourire s’installe sur mes lèvres; j’ai un peu peur que tu l’interprètes  mal, et pourtant j’suis pas capable de m’retenir. Ça me fait sourire parce que c’est bien, les films d’amour. C’est bien la romance et les pantoufles et les histoires confortables. Alors je dis; « puis je suppose que pour un flic, ça fait du sens. T’as un boulot stressant, alors sûrement que c’est meilleur pour le moral de regarder ce genre de films. » bon, je pourrais pas dire que c’est mon genre de film préféré, au fond. Après avoir passé presque toute une vie à infiltrer la team roquet, j’avais appris à la dure à ne pas regarder ou faire certaines choses, parce que le machisme dans les rangs était rampant. En tout chose, je ne pouvais pas être faible, même si au fond aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé, j’ai surtout envie qu’on me fasse des câlins et de prendre la vie tranquillement.

« Je m’y connais pas trop en film romantique. Faudra que tu me montres ton préféré » oula, est-ce que je viens de t'inviter à un rencart, moi? Oh – je suis pas à ça près, mais disons que tu étais même réticent à juste m’inviter dans ta maison, alors pour le rencart, on va attendre un peu. « Ou alors » dis-je comme pour me corriger, bien vite; « Tu m’refileras des titres, que je regarde de mon côté. Je passe pas beaucoup de temps à regarder la télé, mais le soir avant de dormir, je dis pas non. » Bon, ce que je dis pas, c’est que plus souvent qu’autrement, je finis par m’endormir devant la télé comme un vioque. C’est pas glorieux, mais avec tous mes pokémons qui me collent, ça génère trop de chaleur et la chaleur a tendance à m’endormir. Je me plains pas, mais bon, pour le coup, j’ai tendance à rater tout ce qui se passe après la marque des trente premières minutes.

« Noté » dis-je simplement quand tu demandes de ne pas être sur les photos. Après tout, je demande la même chose pour les photos qui sont mises en ligne pour les événements et autres choses. La vie privée c’est important, et puis après tout je ne sais pas pourquoi tu es arrivé ici et dans quelles circonstances. Après, y’a beaucoup de genre qui n’aiment juste pas se faire photographier, aussi. Et souvent l’explication la plus simple est aussi l’explication la plus probable. Puis tu dis préférer la solitude et je n’ai pas de raison de ne pas te croire, encore une fois y’a des gens comme ça. Après tout, si je me mets à penser que ce que tu me dis n’est pas vrai, je n’ai pas fini de stresser sur chaque mot prononcé, et je n’ai tout simplement pas le temps de m’en faire autant.

Quand même, je sors mon téléphone de mes poches et je prends une jolie photo de Sangria qui se fait toiletter par Pumpkin. Et évidemment, je t’envoie aussitôt la photo, ce qui fait plutôt étrange comme tu es juste à côté, mais bon, je me suis dit que tu voudrais certainement l’avoir. « Ça va être crève-cœur de les séparer tantôt » dis-je simplement – ne pouvant pas m’empêcher de ressentir une pointe de culpabilité à l’idée que Sangria pourrait, au fond, être plus heureuse en vivant avec Pumpkin. Mais on s’attache vite à ces petites bêtes là, hein, et je ne me verrais pas l’abandonner de la sorte…

Adorable.
Vrai qu’il l’est, mais l’utilisation du mot me trouble. Mes yeux bruns, curieux, se posent sur toi dans un silence qui s’étire peut-être un peu trop, au fond. Je ne juge pas, je suis simplement surpris. T’as l’air de prime abord d’un mec assez stoïque, mais au fond ne sommes-nous pas tous un peu gagas pour nos pokémons? Je suis pareil avec Merlot, alors je finis simplement par sourire et dire : « Ouais, t’as raison, il est mignon » c’était pas si facile à dire, au fond, et c’était pas si étrange non plus.

Puis je ris; « Parfait, je te spammerai ça cordialement alors » dis-je, ne cachant pas dans ma démarche une certaine joie tangible à l’idée de [i]partager[i] quoi que ce soit avec toi. T’es un drôle de mec, avec clairement tes secrets et tes raisons d’agir ainsi. On a tous un passé, au fond, et je suis le premier avec des squelettes dans mon placard. Allez savoir, j’espère qu’un jour je pourrai profiter d’un toi sans barrières et d’un moi sans peur de m’ouvrir.

Puis bien vite mes bras se retrouvent emplis de DVDs et je rigole doucement alors que la pile prend de l’ampleur; « Faudra que je me trouve un lecteur, déjà » oui, parce qu’au fond c’est une technologie de moins en moins utilisée; « p’t’être à la prochaine location que je louerai. Sinon, je prendrai simplement les titres pour streamer tranquille » ça allait être plus simple comme ça, mais si tu me prêtes tes DVDs préférés, je compte bien les emporter avec moi, aussi temporaire ce don est-il.

« Donne-moi une seconde » que je dis, et je me dirige vers la cuisine où tu as sorti d’un sac de transport les plats de repas faits maison que je t’ai préparés. Je pose les DVDs sur le comptoir le temps de vérifier que le sac est bien propre (ne sait-on jamais) et puis je viens y glisser mon lot de trésor, soulevant le sac pour venir le poser dans l’entrée, en profitant pour récupérer mon manteau qui est tombé à terre après les petites bêtises de tes pokémons.

« Vrai qu’ils se reverront » et nous aussi, au fond. Cette prise de conscience me fait du bien à l’âme, allez savoir. « Peut-être est-il temps pour nous de vous laisser à votre soirée. Après tout, j’ai déjà mon manteau en main… » oui; parce qu’il parait qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses. Pour le moment, tout va bien, mais faut pas abuser non plus. « Allez tout le monde, on se bouge le cul ou on retourne dans sa pokéball, c’est votre choix » oui parce que y’a des paresseux dans le lot et sans ce genre de menaces, ça pourrait bien prendre trente minutes avant qu’on puisse partir.