Le chaos.

Le putain de chaos total.

À peine sommes-nous sortis de la cave (air frais, libérateur, la sensation du soleil sur notre peau-) que nous nous faisons assaillir par une floppée de pokémons qui sont, on dirait, en délire, soit très heureux de nous voir ou alors bien déterminés à en finir de nos vies (et mon impression penche plus vers cette deuxième supposition…)

Angel et Charlotte se sont donnés le mot d’ordre pour tenter de capturer certains d’entre eux (fût un temps où j’les aurais rejoins…), ce qui a le mérite d’en faire fuir certain. Moi, j’suis tendu comme une perche, Merlot à mes côtés et ma Evoli dans les bras. Je caresse machinalement son poil, et à tout le moins ne s’en plaint-elle pas.

Je prend une grande inspiration, j’expire, et j’ouvre les yeux.

Pour tomber nez à nez avec une paire d’yeux qui me regarde. UNE PAIRE D’YEUX ET RIEN D’AUTRES.

Heureusement pour mon égo, mon cri de terreur s’étrange dans ma gorge alors que je fais marche arrière, mon bras mécanique s’agitant avec peu de précision devant moi comme pour chasser cette apparition. « Mais merde, foutez moi la paix enfin! » que je vérocifère, fort mécontent de ma situation. Puis c’pas mes pokémons de type normal qui allaient faire quoi que ce soit de pertinent contre ces apparitions fantomatiques.

Mon regard glisse sur Charlotte. Et puis sur Angel. Je dois demander de l’aide, mais je suis plutôt figé sur place. Et plus cette bestiole me tourne autour, plus j’ai l’impression de manquer d’air; on s’nourrit de ma force d’âme et j’ai la tête qui tourne, et me voilà forcé de plier genou et de m’accroupir au sol, de peur de tomber – et surtout, de blesser le petit bébé dans mes bras du même coup.

Pas trop tôt.

Ce n’était pas arrivé trop tôt, non. Même qu’à l’inverse, je me serais bien passé de toute cette aventure! Je suppose que le vrai trésor, c’Est les amis qu’on se fait en chemin… mon regard se pose sur la petite Evoli dans mes bras, c’est certain qu’elle a eu une naissance hors du commun, elle! Elle aurait pu naitre sous une bonne étoile, à la belle étoile, amis non, sa première prise de conscience s’est faite dans une caverne. Quelle situation!

Je sors. Tout simplement. Je suis le premier devant, alors on peut dire que c’est mon travail, mais aussi mon honneur, d’assister aux premiers rayons du soleil. « Bah c’est pas trop tôt » dis-je simplement en entendant ce qui ne pouvait qu’être un navire nous ayant repérés – au moins on aura pas à nager pour se rendre à la ville, quoi. « Hey, ici! » que je les hèle, incertain de savoir s’ils pouvaient m’entendre, mais bougeant mes bras pour qu’ils puissent nous repérer plus facilement.

Après tout ça, j’ai besoin d’un bon bain chaud et d’une sieste, moi…