Enfin, il avait quitté Kalos. Enfin ? Est-ce qu’il était si pressé que ça ? Il ne savait plus vraiment. Quitter les disputes, c’était une bonne chose, mais ….
Une angoisse lui serrait l’estomac, lui saisissait la gorge. Le changement lui faisait peur – il allait découvrir une île, et même une famille toute nouvelle. Et il avait peur.
Il se sentait peut-être un peu rejeté, dans le fond – jeté dans une autre région comme une gêne, comme un moins que rien. Il n’essayait de ne pas trop y penser.

Une simple chemise blanche et un jeans, il attendait, son Nounourson serrait contre lui, comme une peluche, comme un porte-bonheur. C’était bien un de ses seuls repères.

Sa cousine était censée venir le pêcher, et visiblement, elle était déjà en retard. Bien-sûr, il se souvenait l’avoir déjà vu rapidement, lors de repas de famille. Il regarda la photo qu’il avait dans son téléphone, avant de s’aventurer hors de la foule, tirant sa valise de son autre bras. Il ne devrait pas avoir trop de mal à la trouver, non ? La foule, les gens, le bruit … il commençait à se sentir un peu mal, mais il préférait étouffer ses sentiments, ne voulant pas commencer son séjour sur l’île sur une note négative.

Heureusement, sa grande taille était un avantage. Droite, puis gauche, il regarda autour de lui, le cœur battant, sans trop savoir pourquoi. Puis enfin, une silhouette, sautillante, attira son attention. Quelques secondes, des souvenirs remontèrent : lui, enfant, jouant avec Maki, qui est déjà tout autant énergique. C’était bien elle.
Esquivant au maximum les gens, il contourna la foule pour enfin arriver près de l’autre dresseuse.  La prenant peut-être un peu par surprise.
Il se planta à ses côtés – la gorge sèche. Les cordes vocales paralysées par son propre stress, ses propres angoisses. Ça ne se voyait pas, non – ça ne se voyait jamais.

Et si sa cousine ne l’avait pas remarqué, il se contenterais de poser doucement une main sur son épaule, au risque de la surprendre ou de l’effrayer.

Maki fut dans un premier temps … surprise ? Etonnée ? Olive en fut un peu mal à l’aise, jusqu’à ce qu’elle reprenne un grand sourire – plus détendu, il lui souriait timidement, soupirant intérieurement. Il se faisait sans doute trop de soucis, mais … tout ces changements étaient un peu durs à gérer pour lui.
C’était une vraie petite tornade, pleine d’énergie, et ça ne le dérangeais pas le moins du monde de la suivre – oui, même s’il n’avait pas le temps d’en placer une.
Il ouvrit doucement la bouche, laissant échapper un lent « Ça va. » avant de se faire prendre sa valise contre son gré. Ça semblait lui faire plaisir, alors … autant la laisser faire.

Doucement, il hocha la tête, satisfait à l’idée de découvrir un peu tout l’île. Il lança un regard vers son Nounourson, visiblement plus démonstratif, excité à l’idée de potentiellement se faire un nouveau copain.

Sans surprise, il fut silencieux la majorité du trajet, se contentant de regarder autour d’un air intéressé, presque fasciné par toute cette nouveauté. Un peu lent, plus que sa cousine, sans aucun doute. Néanmoins, il se débrouillait pour rattraper un minimum le rythme, se laissant porter par son énergie. Il l’écoutait, d’un air un peu perdu, un peu dans la lune – mais promis, il faisait de son mieux.

Il laissa sa valise sans trop de soucis, regardant vers le parc d’un air un peu inquiet : la foule l’angoissait et … il devait y avoir du monde, non ? Ca lui faisait un peu peur. Maki lui assurait pourtant qu’ils n’allaient pas avoir de mal à retrouver ses parents, mais … Olive en doutait.  

« Il y … a … beaucoup de monde ? » C’était une question, murmurée, peu assurée, mais une question quand même. Olive baissa ensuite les yeux vers son Pokémon, gêné. « J’ai jamais trop … été à des parcs d’attractions. Je… connais pas ce qu’il y a de bien à faire. » Il parlait doucement, d’une voix basse, mais c’était toujours mieux que rien …
Son souffle s’accélérais, et son cœur aussi : il sentait l’angoisse monter en lui, mais faisait de son mieux pour lutter contre cette dernière, et passer une bonne première journée à son nouveau « chez-lui ».

Réponse pas forcément satisfaisante du point de vue d’Olive. Il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une certaine inquiétude, lui si peu enclin à se mêler aux autres. Pas qu’il ne veille pas, mais … son angoisse prenait décidément bien trop de place dans sa vie. Alors, il se contenta d’hocher une fois de plus la tête, ne voulant pas angoisser Maki qui faisait clairement de son mieux pour l’accueillir.

Néanmoins, voir la devanture avait un peu changer ses ressentis, bien que ce fut peu apparent sur son visage. Toute ces lumières l’impressionnaient, le faisait presque se sentir comme un enfant, à nouveau. Il faut dire qu’il n’avait jamais trop connu ce genre de sortie, donc c’était peut-être le moyen de se rattraper, non ?

Maku lui proposa ensuite de se nourrir, et autant dire que le Cappi ne pouvait pas retenir sa gourmandise naturelle. « Je … veux bien manger, alors. » Il lui lança un petit sourire teinté de timidité, pour la remercier. Serrant fermement son Pokémon d’un bras, le roux pointa un petit stand de nourriture, qui était celui pour les petits creux, même s’il n’en avait aucune idée. « On pourrait aller … là-bas. »
Les deux adolescents profitèrent donc, pour commencer, de gourmandises bien méritées ( ?) : Olive se contenta d’un crêpe, qu’il avala goulument, mais surtout rapidement.

Puis, vint l’embarras du choix – il ne savait pas quoi faire, car tout brillait, été illuminés, et attirer son attention. Alors, il regardait à droite à gauche, sans savoir vraiment se décider, commençant à parcourir les allées, sans jamais oser vraiment s’approcher d’un stand.
Jusqu’à ce qu’un homme l’interpelle, pour une loterie. Perdant, le Cappi envoya un regard plein de détresse à sa cousine, pour qu’elle vienne l’assister. L’assister dans quoi, au juste ? Aucune idée.

Un léger sourire étira ses lèvres, et il hocha la tête. Oui, son estomac n’était jamais en grève, mais c’était une bonne chose, non ?
Il avait doucement indiqué à l’oral ce qu’il voulait à sa cousine, pour qu’il commande, et une fois sa crêpe en main, elle ne fit pas long feu. Maki, sans doute inquiétée par sa vitesse (promis, il était nourri !) lui avait vite redemandé s’il voulait quelque chose.
De façon faible, encore une fois, il prit la parole. « C’est bon. Merci. » Il n’en oubliait quand même pas la politesse de base, même si encore une fois, sa timidité était flagrante.

Les deux adolescents reprirent alors assez rapidement la marche. Malgré son angoisse, Olive devait avoir le regard un peu brillant, face à toute ces lumières, toute ces attractions … toute ces choses qu’il ne connaissait pas. Il gardait son Nounourson contre lui, comme une peluche, un porte-bonheur. Peut-être qu’il allait s’y faire, à sa nouvelle vie sur l’île. Il n’y avait pas de raison, non ?

Sauf que son propre problème de communication, et sa timidité handicapante lui causait déjà soucis.
Il avait été happé par un stand de loterie, et il ne savait que faire. Premier échec. Il était un peu triste.
Mais finalement, son regard, qui n’avait pas pour but d’attendrir sa cousine, la poussa finalement à lui repayer son ticket.
« Je… veux bien. C’est gentil. » Il ne savait même pas ce qu’il avait a gagné. Pourtant, il tourna la roue, plein d’espoir et …
Le gérant applaudit, voyant le résultat. « Bravo, vous avez gagné … il pris quelques instants pour vérifier le chiffre, et sorti de sous le stand… une Pokéball, qu’il déposa entre les mains d’Olive, qui avait beaucoup de mal à comprendre la situation. « Un incroyable Sucroquin ! »

Le roux écarquilla les yeux, puis, encore plus perdu, libéra le Pokémon contenu dans la sphère, libérant alors une boule de poil rose, qui commençait déjà à lécher le visage du pauvre Nounourson qui n’avait rien demandé.
« C’est… c’est pour moi ? » Réponse positive de l’homme. Les yeux du garçon s’illuminèrent, avant de lancer un regard plein de gratitude vers Maki.
« C’est… C’est si simple d’avoir des Pokémons, ici ? » Lui, il n’avait jamais eu la chance d’avoir une grande équipe. Il ne savait pas ce que ça faisait ; Ses parents, ils n’avaient jamais été très friand de ces derniers.
Ses parents … son cœur se serra un peu, à cette pensée, et peut-être qu’il s’était assombri, le temps d’une seconde, avant d’enterrer cette émotion.

« J’espère que… ça déranges pas ta famille. » Qu’il en ai plusieurs, des Pokémons. Mais comme souvent, il peinait à communiquer clairement. Ça l’embêtait un peu … Maki était si gentille avec lui.