Ouais; ça fait vraiment très drôle de se retrouver ici, non pas coincé sous terre mais bien en train d’explorer pour le plaisir bien simple de découvrir ce que la crypte a à offrir à l’humanité. Faut dire que c’est tout de suite moins stressant quand t’es là avec des provisions et du matériel, en plus de savoir où se trouve la sortie derrière soi! Moi, je me dirige direct vers le lac sous-terrain c’est là que je veux commencer mon exploration. Je sais qu’il y avait des tunnels souterrains qui se dirigeaient vers les profondeurs de la crypte et non pas vers la sortie, et comme ce n’est pas le chemin emprunté de base, évidemment je suis un peu curieux de voir ce qui s’y trouve.

Bon; le lac trouvé, je profite pendant un moment de la présence des Loupio qui illuminent doucement cet endroit de la crypte; je ne voudrais pas, par contre, creuser ici, de peur de fragiliser leur environnement. Alors après un moment à les observer, j’allume ma lanterne et je m’enfonce dans les entrailles de la Terre, essayant de ne pas paniquer à l’idée de m’y retrouver enfermé, et puis je sors mon matériel offert pour explorer en toute sécurité. Quelle drôle d’attraction, au fond, ça devrait sûrement être laissé aux professionnels… mais pour l’espace d’un instant, je peux m’imaginer un autre chemin de vie que celui que j’ai pris.

Ah, c’est dommage que je n’aie pas avec moi des pokémons aux propriétés lumineuses comme les Loupio, parce que là direct je commence à manque de mains (déjà que j’en ai qu’une et demi à utiliser dans le meilleur des jours); je pose ma lanterne en équilibre sur un rocher pour sortir prendre le matériel de recherche en main et je… suis les instructions sur papier pour fouiller le long de la surface du mur là où il pourrait y avoir des trucs intéressants, comme des pierres ou, encore mieux, des fossiles! N’est-ce pas le summum de l’exploration que d’en trouver un? C’est ce que je me dis, moi, en tout cas.

Gants sur les mains, je me mets à fouiller ici et là pour vérifier la solidité de la paroi. À ma surprise, il ne me faut pas beaucoup de temps avant de déloger un petit quelque chose du mur, un tesson rouge que j’ai failli jeter au sol en pensant que c'était une motte de terre sans importance. Mais alors que j’allais le lancer au sol (oui je sais, pas très responsable), un éclat rouge a attiré mon œil alors qu’il se faisait mieux illuminer par la lanterne.

« Ah » que je dis, me parlant à voix haute, « faudra que je fasse plus attention » et je me dirige vers le sac de sport fourni dans le kit d’exploration que j’ai sélectionné pour mettre le petit tesson à l’intérieur.

Est-ce un coup de chance? Alors que je me penche pour mettre le Tesson Rouge dans mon sac, la lumière de ma lampe-torche se dirige vers un pan de mur qui semble attirer mon œil d’un éclat coloré; un autre Tesson, peut-être? Je ne sais pas vraiment ce qu’ils sont, et ma curiosité me fait me diriger vers le mur opposé; il me faut gratter et picorer et tirer (doucement) et je fini par en retirer une plaque toute rose. J’en ai déjà vu en magasin, des plus taillées et travaillées, mais qui ont généralement le même air. Là, tout de suite, je ne suis pas capable de l’identifier, amis une fois au musée, ça se fera plutôt vite je crois; allez, profitons de notre lancée pour continuer à fouiller de ce côté-ci de la grotte!

Je commence à fatiguer; est-ce un signe de mon grand âge que je ne ressens pourtant pas ainsi, ou un signe que l’air se raréfie? Non; ce n'est pas possible, je le saurais si un éboulement avait eu lieu, pas vrai? Enfin, bon; je suis en sueur malgré la fraicheur de la cave et ça me donne en retour de drôles de frissons, rien d’inquiétant sans être toutefois agréable. Bon; mon sac commence à se remplir de babioles, alors c’est aussi bien. Depuis combien de temps suis-je ici? Pas plus d’une heure, je crois, mais cette heure je l’ai passé accroupi, à plisser des yeux pour voir de subtiles différences dans la pierre. Je sais que je vais m’en rendre compte demain matin, moi – mais ce n’est pas grave, je n’ai rien de prévu demain matin, et j’aurai toute la journée pour me reposer et, qui sait, peut-être de profiter de la présence (tout du moins électronique) de mon policier préféré.

Allez, un dernier petit effort et on y est. Je suis certain qu’une grosse découverte m’attend, mais qui sait. Je suis loin de comprendre les procédés d’archéologie, mais en tout cas j’ai de l’appréciation pour ce travail bien physique, au moins pour la collecte. Il faudra ensuite que j’aille voir au musée histoire de m’assurer que mes trouvailles soient bien des fossiles ou autres choses du genre, quoique je doute que ce soit le cas. J’aurais plus de chances de trouver par exemple une pierre évolutive, au fond. Avec l’humidité relative de la grotte et la poussière de roche que je bouge, j’ai l’impression qu’elle se mélange à ma sueur pour me coller à la peau; la douche ne sera pas de trop une fois de retour à la maison! Heureusement que je n’ai pas de pokémon qui se baladent avec moi, j’y passerais le plus clair de ma nuit pour les laver…

Bon, allez, il était temps de rentrer; je « pacte mes p’tits » comme on dit chez moi (tout le monde sait qu’on parle comme ça à Frimapic, n’est-ce pas?) et je m’assure de ne rien laisser derrière, d’une part pour ne pas souiller l’endroit qui est en quelque sortes communautaire, et d’une autre part parce qu’ils iront vérifier le matériel que je retourne et, s’il manque quelque chose, ils ne se gêneront pas pour me coller une prime de remplacement. Qu’à cela ne tienne, j’ai obtenu quelques petits bidules intéressants, je crois; je le saurai en remettant le tout au musée, au fond. En tout cas dans mon sac c’Est coloré; j’a du rose et du rouge, du bleu de toutes les teintes (enfin, que trois, mais vous voyez l’idée); je me demande quel genre de sédimentation donne ce genre de résultat, moi. Mais bon, ces histoires d’archéologie, ça me passe un peu par-dessus la tête, pour tout vous avouer.

Direction le musée pour remettre le kit – et puis la maison pour une douche plus que méritée… et nécessaire.