Si vous n'avez pas peur de la mort, baladez-vous ce soir dans les rues de Safari et croisez la route de Charlotte Magenta. Top court décolleté en similicuir, pantalon taille haute avec ceinture cloutée, bottine lacées à talons noires et surtout... un regard furibond qui tue sur place.

Pour changer de la suite royale à la station Corayon, Charlotte réserva un AirBNB dans la ville de Safari. Elle avait léché quelques vitrines avant de se régaler d'une salade de fruits à la Paillotte Lov'disc pour finir par une bonne séance de sport dans une salle du coin.

Quand elle retourna à son lotissement pour se doucher et se préparer à une nouvelle sortie, elle fit la découverte d'un acte de vandalisme sans nom. Une de ses chaussures avait disparue. Une de la paire qu'elle avait l'intention de porter pour sortir ce soir.
Le scandale qui éclata dans les environs fut sans précédent. La police fut appeler pour tenter de calmer une folle dont on se plaignait pour tapage. Un jeune diplomé en uniforme reçu la gifle de sa vie quand il dit : « tout ça pour une simple chaussure, aaah les femmes ! ». Le jeune gardien KO au sol valu à Charlotte une assignation à résidence avec interdiction de sortir. Mais c'était sans compter qu'elle fasse le mur.

Alors, là, Charlotte guettait tout ce qu'elle pouvait entendre tendit que son Sovkipou était en mission de repérage. Tritox était aussi de la partie. Il était hors de question de manquer un quelconque indice. Quand à son Scalpion, il avait pour mission de faire du bruit à la résidence de location.

La guerre avait été déclaré.

Une soirée gâchée à cause d'une chaussure disparue. Quelle comble !

En ce début de soirée, tellement de questions se bousculaient dans la tête du dragon. Qui avait bien pu pénétrer dans la location ? Comment l'intru était donc entré ? Pourquoi personne ne l'avait vu ? Pourquoi s'en prendre aux chaussures de Charlotte ? Enfin... pourquoi UNE chaussure ? Mais surtout QUI A OSE ?

Elle grinçait des dents. Les points serrés, ses talons claquaient le sol des rues vides de la ville. Si elle mettait la main sur le coupable, il passerait un sale quart d'heure. Non. Elle mettrait la main dessus, c'était certain. Elle ne s'appelait pas Charlotte Magenta pour rien.

- Orchyd, Bushi, je compte sur vous pour renifler toutes les effluves. Ne loupez rien.

Ses pokémons étaient aux aguets.

Malgré sa froussardise, Sovkipou (tout en restant aux pieds de sa maîtresse) guettait les alentours. Quant à Orchyd, elle rampait un peu plus en avant garde. Son regard perçant et menaçant... Charlotte ne se lassait pas de l'observer. Ce pokémon serait une belle réussite. Un beau spécimen doublé d'un caractère de feu. Son double type était aussi très intéressant.
La fourberie et le vice se lisaient dan son regard. Sa dresseuse aimait ça. Elle ne pu s'empêcher de laisser apparaître un sourire un coin quelque peu machiavélique.

-Orchyd, chérie. Quand on trouvera le coupable, je compte sur toi pour lui faire vivre un véritable enfer. Qu'il n'oublie pas ses erreurs envers nous de si tôt.

A force d'inspecter les rues, Charlotte s'était peu à peu calmée. Disons... que la veine qui ressortait de son front s'était enfin réduite. Cependant, elle était à une longueur galactique d'oublier et de pardonner le voleur. Qui pouvait voler une chaussure ? Un pervers ? Si elle choppait le mec qui avait fait ça, il allait comprendre sa douleur. Elle l'écraserait comme la misérable vermine qu'il est le mérite.
Oui, c'est ça.

Elle le chopperait par le col, les dents serrées. Elle s'approchera de sa sale face de rat avec son air le plus menaçant. Sans décoller sa mâchoire, elle marmonnera les atrocités qu'elle allai faire subir à cet impertinent qui a osé s'introduire chez elle.
Elle planterait ses ongles profondément dans sa peau. Elle a fait une manucure acérée la veille, ce serait l'occasion parfaite. Elle le fera jeter par terre par ses pokémons pour lui marcher sur la gueule. Elle trouvera ses papiers d'identité, se renseignera sur ses proches, menacera sa famille... Elle profitera de la perfidie d'Orchyd pour lui offrir une frayeur dont il se souviendra. Et pour finir, elle appellerait les flics pour qu'ils l'emmènent loin avant qu'elle ne l'élimine elle-même.

La nuit était maintenant en pleine possession de ses moyens. Le ciel était noir. Les lumières de la ville empêchaient de distinguer les étoiles. Y avait-il des nuages ? Impossible de le savoir avec cette luminosité artificielle.

Pour cette chasse à la sorcière, c'était une bonne ambiance. De quoi faire pousser la chair de poule, dresser les cheveux sur la tête et assombrir les cœurs par les plus basses pensées.

Cherchant a attirer la chance de son côté, Charlotte faisait en sorte d'arpenter les rues les plus désertes... Si un mauvais bougre voulait se cacher, ce serait sans doute là. Surtout un qui serait assez abruti pour s'en prendre au Dragon.

Le Dragon justement se sentait pousser des ailes. Plus le temps passait, plus Karly savait qu'elle se rapprochait de sa proie. Même Bushi, si peureux comme tous ceux de son espère, s'éloignait peu à peu pour étendre ses recherches...

Bushi, tiens. Parlons-en.

Ce Sovkipou docile et peureux, capturé par un malheureux accident de pokéball. L'air de rien, même s'il avait toujours la même allure misérable, Charlotte sentait qu'il progressait. Une force enfouie que le pokémon n'assumait pas encore. Bientôt il allait devoir s'en rendre compte. Comment faire comprendre à son pokémon qu'il est plus fort qu'il n'y paraît ? Elle allait devoir réfléchir à ça. Si elle voulait que Bushi devienne véritablement utile, elle devait réussir à le rendre plus confiant en lui-même pour qu'il combatte et grandisse encore.

Orchyd... n'aurait pas besoin de son aide. Elle avait tout d'une femelle indépendante à qui il ne faut pas chercher des noises. Une meuf indépendante comme sa maitresse.

Le dernier qui la préoccupait un peu c'était Zen. Même s'il était son premier pokémon, elle ne se sentait pas proche de lui, n'avait pas d'espoir particulier en lui et pourtant... après tout ce temps, sera-t-elle capable de s'en débarrasser aussi facilement que ce qu'elle pensait initialement ? Attendez... est-ce que cette simple pensée serait pas une preuve flagrante que Charlotte... s'attendrissait ? Eeeeew ! JA-MAIS. Zen passera à la trappe, un point c'est tout. Hors de question de faire dans la tendresse.

Le temps défilait tranquillement. Quelle heure était il maintenant ?
Charlotte jeta un œil à sa montre  connectée. 1H53 du matin. Bien, ça devait donc faire environ cinq heures qu'elle était sur le terrain, à arpenter les rues en long en large et en travers. Est-ce qu'elle allait vraiment pouvoir retrouver le voleur ? Elle commençait un peu à en douter. Après tout, elle n'avait aucune formation professionnelle de... détective. Ou d'enquêteur.

- P***** ! On continue de chercher ! Orchyd, Bushi, continuez comme ça et même mieux ! Il est temps de dénicher cette enflure, on va pas y passer la nuit !


Les deux pokémons acquiescèrent pour confirmer l'entente avec leur dresseuse et redoublèrent d'efforts.

Squick squick squick

Y'a quoi ?

Squick squick.

Hm ?

Charlotte se retourna sur une ruelle à l'entente d'une sorte de couinement bizarre. Orchyd et Bushi aussi l'avaient entendu. Ensemble, ils commencèrent à peine à se diriger vers la ruelle que Charlotte le vit. Le coupable. Enfin, elle aperçu surtout un foutu Goupilou s'amuser à mâchouiller sa belle chaussure !  

Non mais, d'où il se permet ça ?!

- Bushi, lance jet de sable pour l'aveugler, Orchyd, faufile toi derrière et chope le !

Bushi attira l'attention du Goupilou a merveille tandis que la Tritox se glissait dans le dos de l'ennemi pour le prendre à revers. Alors que le Goupilou reçu du sable dans les yeux et secourait la tête pour essayer de s'en débarrasser, Tritox se jeta sur lui comme un Abo le ferait sur un Ratatta. Elle l'entoura de tout son corps et sa queue, les pattes bien serrées sur sa proie. Le Goupilou se débattait.

Charlotte s'empressa de prendre un pokéball pour capturer le pokémon.